La dyscalculie est un trouble des apprentissages tout aussi présent dans la population que la dyslexie. Pourtant, ce trouble affectant la capacité à utiliser les chiffres est bien moins connu. Comment se manifeste-t-il et quelles sont les aides pouvant être apportées aux élèves touchés par la dyscalculie ?
Qu’est-ce que la dyscalculie ?
Le trouble
La dyscalculie est un trouble de la logique et des mathématiques qui entrave l’utilisation correcte des nombres et qui est apparu lors du développement de l’enfant. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit ce trouble des apprentissages comme étant un trouble spécifique, significatif et durable du traitement des nombres, sans cause sensorielle ou psychiatrique, chez un enfant d’intelligence normale. La dyscalculie n’est donc pas synonyme de retard mental.
Le plus souvent les enfants atteints de dyscalculie sont également touchés par un autre trouble « dys- » : dyslexie, dysorthographie, etc. Uniquement 1% de la population serait touchée par une dyscalculie pure, c’est à dire sans trouble associé.
Les origines
Les recherches en imagerie cérébrale ont mis en lumière le rôle possible de certaines zones du cerveau responsables en partie des symptômes de la dyscalculie. Parmi ces zones on retrouve :
- Le sillon intrapariétal : responsable de la comparaison de nombres, de l’estimation des quantités ainsi que des opérations approximatives.
- Le gyrus angulaire gauche : intervient dans les apprentissages par cœur, par exemple lors de la mémorisation de tables de multiplication.
Chez les enfants dyscalculiques ces zones seraient moins activées que chez des enfants ne présentant pas ce trouble.
Les différentes formes de dyscalculie
Dyscalculie des faits arithmétiques : cette forme se manifeste principalement par de grandes difficultés à mémoriser les tables de multiplication et les faits arithmétiques simples.
Dyscalculie du traitement numérique : se caractérise par une écriture et une lecture des nombres lentes et sources d’erreurs.
Dyscalculie de type procédural : l’élève va avoir une mauvaise maîtrise des algorithmes et des problèmes dans la résolution des calculs écrits, l’enfant va faire des fautes au niveau du sens des opérations ou dans la maîtrise des priorités dans une chaîne de calcul. Par exemple pour résoudre : 4 + 2 x 5, l’enfant va d’abord calculer 4 + 2 = 6 puis 6 x 5 et non 2 x 5 = 10 puis 4 + 10. Il va également souvent oublier les retenues lors de soustractions ou mal interpréter les signes.
Dyscalculie visuo-spatiale : cette dyscalculie va impacter principalement la capacité à dénombrer correctement une quantité et va entraîner une confusion des signes d’opération, par exemple + va devenir x. De plus, des erreurs vont apparaître lors de la disposition dans l’espace d’opérations, par exemple lors de divisions posées l’enfant va faire une confusion sur la disposition des chiffres.
Dyscalculie attentionnelle séquentielle : forme la plus fréquente, elle se manifeste par des difficultés à apprendre et à restituer correctement les faits arithmétiques. L’enfant va faire de nombreuses erreurs dues à un mauvais enchaînement d’étapes dans la résolution de tâches mathématiques accompagnées par des fautes d’inattention.
L'impact des dyscalculies sur les apprentissages
Conséquences de la dyscalculie
Chez les enfants, la dyscalculie peut se manifester par différents signes :
- Difficulté à comparer deux grandeurs (par exemple décider quelle quantité est plus grande)
- Confusion lors de l’apprentissage des tables d’addition et de multiplication
- Faire la correspondance entre les symboles mathématiques (par exemple 5-2) et la quantité réelle (par exemple posséder cinq billes puis en perdre 2)
- Lenteur pour résoudre des problèmes mathématiques
- Incertitude lors de l’utilisation de signes mathématiques comme -, +, >, <, etc.
- Formuler un plan avec des étapes afin de résoudre un exercice de maths
Mais ces difficultés mathématiques vont également avoir un impact sur la vie de tous les jours, par exemple :
- Difficulté à suivre une recette de cuisine
- Mauvaise gestion du temps et difficultés à lire l’heure
- Évitement de certains jeux afin de ne pas montrer ses difficultés à ses camarades
- Mauvaise gestion de l’argent, etc...
Attention toutefois, des difficultés dans le domaine numérique ne sont pas forcément un signe de dyscalculie. Il se peut que des mauvaises notes en mathématiques soient uniquement dues à un désintérêt pour la matière. En cas de doute, rapprochez-vous de votre médecin traitant qui pourra vous conseiller des professionnels en mesure de faire passer un bilan à votre enfant.
Accompagner les enfants présentant une dyscalculie
Chez Multi Péda nous accompagnons les élèves touchés par la dyscalculie en leur proposant des supports adaptés à leurs difficultés. Par exemple, en privilégiant les techniques d’apprentissage orales plutôt qu’écrites. En prenant le temps d’utiliser des exemples concrets afin d’aider les élèves à mettre du sens dans leurs apprentissages et en décomposant au maximum les étapes de calculs afin qu’ils puissent par la suite les réutiliser en autonomie.
Un autre point important réside dans la volonté de valoriser l’élève en s’appuyant sur les connaissances déjà acquises afin de lui apprendre de nouvelles notions, ce qui permettra ainsi de le rassurer sur ses capacités.